Histoire du pain
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Pour faire du bon pain, il faut du bon blé. De tout temps les hommes ont surveillé d’un œil inquiet la maturation des épis. Ils invoquaient les dieux de leur épargner la famine. Le pain est ainsi devenu sacré pour les hommes.
Symbole de la vie et de la fertilité de la terre, nous appartenons à la civilisation du blé comme d’autres à celle du riz ou du maïs.
A champ, au moulin et au fournil s’est construite la légende du pain.
Regardez un pain : c’est l’histoire de l’humanité que vous contemplez. A la base de notre alimentation depuis des millénaires, il est le témoin privilégié de l’histoire des civilisations.
De la préhistoire à l’Antiquité /prehistoire_1.jpg" style="width: 198;height: 120" border="0" alt=""/> Le pain est issu d’une série de découvertes et d’innovations qui ont débutées il y a huit mille ans dans le Croissant fertile moyen-oriental, où les premiers villages d’agriculteurs sédentaires ont développé la culture des céréales. Une vrai « civilisation du pain » va naître dans le bassin méditerranéen où cet aliment sera adopté par les Egyptiens, le Hébreux, les Grecs et les Romains.
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Chez les Egyptiens, le pain est utilisé comme offrande aux dieux ou comme provision emportée en voyage par le défunt. Il a une importance considérable dans cette civilisation. Aliment quotidien essentiel, il sert aussi de monnaie, notamment pour rémunérer les ouvriers ou les fonctionnaires, la qualité du pain remis étant fonction de la position sociale.
Chez les Hébreux, le pain devient un aliment de base quand ils se sédentarisent. Le pain levé est un aliment quotidien alors que le pain azyme, non levé, sert d’offrande. Le procédé de fabrication du pain fonctionne aussi comme un signe de reconnaissance sociale : les riches se nourrissent de pains levés à la fine fleur de farine de froment, les pauvres de pains de farine d’orge.
Des contacts commerciaux avec l’Egypte vers -800 permettront aux Grecs de découvrir le pain.
Vers -600 le pain au levain sera considéré comme une friandise et réservé aux seuls ambassadeurs. L’invention du moulin olynthien à mouvement alternatif (actionné par des esclaves) constituera un net progrès. Chez les Grecs, le pain va quitter peu à peu l’aire domestique pour rejoindre les fournils des boulangers professionnels, le four est alors utilisé couramment. Au IIe siècle avant J-C, on dénombre dans les boulangeries d’Athènes pas moins de 72 variétés de pains et gâteaux, et, vers 30 ap JC, sur le monumental tombeau du maître boulanger Eurizaces apparaît nettement une machine à pétrir actionnée par un cheval. Sans doute le plus vieux pétrin mécanique ! L’ensemble des scènes témoigne de la grosse taille de ces meuneries-boulangeries qui assuraient la distribution gratuite de céréales et de pains.
Vers 300 avant JC, on trouve les premières « pistoria » c’est-à-dire les premières boulangeries à Rome. Traditionnellement consommateurs de bouillie, les notables romains font venir des boulangers grecs dans leur villa pour leur confectionner différents pains. Ils vont même apporter une évolution considérable dans le fabrication du pain : ils apprennent aux romains l’utilisation de la levure de bière et introduisent la cuve cylindrique dans laquelle un bras artificiel est agité grâce à un mécanisme hippomobile, l’ancêtre du pétrin mécanique. Les fours étaient maçonnés en brique, semblables aux fours à bois d’aujourd’hui. Tous ces progrès technologiques sur la fabrication du pain n’empêche pas la misère. Pour calmer le peuple, les Empereurs distribuent du pain gratuitement aux chômeurs dont le nombre ne cesse d’augmenter. A la fin de l’empire romain, ce pain gratuit devient un droit héréditaire et le jeton que l’on doit présenter contre le pain se transmet de père en fils. En -14 la fondation d’un collège de meunier boulanger à Rome est crée. Ceci traduit une progression sensible du pain dans l’alimentation des romains.