michelle
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| Sujet: LA LAITIERE ET LE POT AU LAIT Dim 24 Mai - 21:13:02 | |
| LA LAITIERE ET LE POT AU LAIT | errette sur sa tête ayant un pot au lait, Légère et court vêtue, au marché se rendait. Son lait était crémeux, sentait bon le sainfouin. Pour venir l’acheter, gourmets venaient de loin, Si bien que les louis remplissaient son gousset. Etant industrieuse, avec le prix du lait, Acheta un cent d’œufs pour qu’en sa cour de ferme, Puisse élever poulets. Avicole avertie L’élevage grandit, si bien qu’à chaque terme A l’étal de Perrette, on trouva maints produits : Du fromage et des œufs, du lait et des chapons. Les picaillons tombaient, la fraîche s’entassait, Si bien que notre amie acheta un cochon, Et bientôt deux, trois vaches ; puis ce fût un baudet Pour faire son négoce toujours plus aisément. Encore quelques vaches, si bien qu’en peu de temps Elle avait un troupeau. Ne manquait qu’un taureau L’absence fut palliée, le temps d’une moisson. Envieux de tout succès, ces messieurs des impôts Trouvèrent nouvel octroi, et forte imposition Pour taxer la fermière. Scribouillards et commis Puisèrent en leurs grimoires, édits de telle façon Que voilà la pauvrette quasiment démunie. Il lui restait encore un pot de salaison. « Ne t’en va pas le vendre » lui souffla Athénée « Brise le sur le sol en feignant l’accident Tu toucheras subsides en dédommagement. » Et voilà la commère cassant sur le pavé Cruchon, verre et bouteille. Puis porta en pleurant Les tessons au bailli. Et de recommencer. La corne d’abondance s’ouvrit à cet instant, Couronnant la paresse, la flemme et l’assistée.
LA LAITIÈRE ET LE POT AU LAIT. Perrette, sur sa tête ayant un pot au lait Bien posé sur un coussinet, Prétendait arriver sans encombre à la ville. Légère et court vêtue, elle allait à grands pas, Ayant mis ce jour-là, pour être plus agile, Cotillon simple et souliers plats. Notre laitière ainsi troussée Comptait déjà dans sa pensée Tout le prix de son lait, en employait l'argent ; Achetait un cent d'œufs, faisait triple couvée : La chose allait à bien par son soin diligent. " Il m'est, disait-elle, facile D'élever des poulets autour de ma maison ; Le renard sera bien habile S'il ne m'en laisse assez pour avoir un cochon. Le porc à s'engraisser coûtera peu de son ; Il était, quand je l'eus, de grosseur raisonnable : J'aurai, le revendant, de l'argent bel et bon. Et qui m'empêchera de mettre en notre étable, Vu le prix dont il est, une vache et son veau, Que je verrai sauter au milieu du troupeau ? " Perrette là-dessus saute aussi, transportée : Le lait tombe : adieu veau, vache, cochon, couvée. La dame de ces biens, quittant d'un œil marri Sa fortune ainsi répandue, Va s'excuser à son mari. En grand danger d'être battue. Le récit en farce en fut fait ; On l'appela le Pot au lait. Quel esprit ne bat la campagne ? Qui ne fait châteaux en Espagne ? Picrochole, Pyrrhus, la laitière, enfin tous, Autant les sages que les fous. Chacun songe en veillant ; il n'est rien de plus doux : Une flatteuse erreur emporte alors nos âmes ; Tout le bien du monde est à nous, Tous les honneurs, toutes les femmes. Quand je suis seul, je fais au plus brave un défi ; Je m'écarte, je vais détrôner le Sophi ; On m'élit roi, mon peuple m'aime ; Les diadèmes vont sur ma tête pleuvant : Quelque accident fait-il que je rentre en moi-même, Je suis Gros-Jean comme devant.
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