Le lion d’Ifrane, c’est cette sculpture, finement taillée sur du granite, qui a fait rever et fait encore rever tous ceux qui l’ont vue, et surtout admirée dans sa splendeur. Cette sculpture érigée en plein pays d’Islam ou la représentation figurée est strictement interdite, mesure dans sa posture au repos quelques 7 metres de long, 1 metre 50 de large et 2 metres de hauteur. Bien qu’ il soit un redoutable prédateur, ce lion vous donne l’impression de sortir non pas d’une foret vierge mais d’une cage de cirque : Un jeune lion bien dressé voir docile mais surtout bien « apprivoisé ». . Ce lion qui fut dix huit fois cité, au XVI eme siècle, par Léon l’Africain.
Populaire et familier, présent aux armoiries de la ville ; qui évoque Ifrane l’associe immédiatement au paysage et a ses propres souvenirs.
44 ans que je n'avais pas revu le lion d'Ifrane, depuis le 1 janvier 1965.
Le mot « Ifrane » en berbere local est le pluriel du mot « Ifri » qui veut tout simplement dire grotte. Les Français, avaient choisi le nom d’Ifrane non pas par un respect prononcé, de vouloir honorer les anciens habitants de la Zaouia des Ait Sidi Abdeslam mais parce qu’ils avaient trouvé plus facile la prononciation du terme, compte tenu de l’harmonie de son accent.
Au départ Ifrane n’était qu’une suite de chalets qui, peu a peu, vont laisser place a de jolies villas pour devenir aujourd’hui l’un des centres d’estivage le plus fréquentés du pays. Chaque villa porte en elle un nombre non négligeable de caractéristiques. Des toitures, a tuiles rouges, nous pouvons avancer certaines hypotheses notamment celles qui concernent leurs pentes. En effet ces dernières varient de l’angle obtus a l’angle aigu regardez mes photos, en passant par l’angle droit. Ces inclinaisons rappellent ainsi l’évolution de l’architecture des constructions en France et en Suisse. Nous pouvons meme remarquer l’existence de facades typiquement normandes, bretonnes et alsaciennes.
la legende sur La sculpture majestueuse du Lion d'Ifrane, voici la legende racontee par notre guide:
un légionnaire europeen (peut etre italien) qui avait tue sa femme parce qu'elle l'avait trompee, a ete juge et sa punition etait la prison a vie, ce légionnaire etait un grand sculpteur, le directeur de la prison lui dit que si son oeuvre est belle il pourra quitter le Maroc et entrer chez lui...
En attendant se trouvait au Maroc un des plus grand sculpteur francais: Henri-Jean Moreau.
Henri-Jean Moreau devait realise une grande sculpture a Ifrane le prisonnier est choisi, Le Lion est devenu le plus celebre du Maroc.
Le Lion restera une enigme, le prisonnier rentre chez lui, et Henri-Jean Moreau aussi et il meurt en 1956, dans une indifférence quasi-generale.
(Henri-Jean Moreau est ne a Libourne departement de la Gironde le 9 janvier 1890. Il effectue toute sa scolarité dans la sous-préfecture girondine et c'est vraisemblablement de cette époque que date son intéret pour les beaux arts. Au college, il fut en effet l'eleve du peintre Leo David.
Quittant Libourne, il part poursuivre ses études a Paris, ou il suit pendant trois annees les cours de l'ecole des Beaux-Arts. Il y affirme de belles qualites pour la sculpture, mais s'il est un bon executant, maitrisant bien les techniques de sa discipline, il souffre d'un certain manque d'inspiration. Ses oeuvres de jeunesse sont souvent d'un academisme stereotype. Elles sont trop influencees par les conventions de l'epoque pour pouvoir etre vraiment originales et remarquables.
Appartenant a la classe 1910, Moreau participe a la Grande Guerre. Il poursuit ses travaux dans les tranchees et realise quelques ouvrages.
Lorsque la municipalité de Libourne, soucieuse de rappeler la memoire des enfants du pays tombés pour la France, décide de procéder a la creation d'un monument aux morts, c'est tout naturellement a Henri-Jean Moreau qu'elle confie le travail.
Le resultat final est imposant : dominant un socle sur lequel sont graves les noms des morts de Libourne, un groupe de trois personnages en bronze prolonge le monument en une elevation solennelle.
Dans les mois qui suivent, l'artiste realisera le buste du genral d'Amade.
Sur le conseil du genral d'Amade, Henri-Jean Moreau quitte l'Europe en 1928, pour aller s'installer au Maroc. Il y devient inspecteur de l'administration des Monuments Historiques et reside a Rabat. C'est en marge de son nouveau metier qu'il mene desormais sa carriere artistique.
Poursuivant ses travaux sur le portrait, il sculpte des types indigenes. Variant les materiaux, il travaille aussi bien la pierre que le bois ou la terre cuite. Bien que ses nouvelles oeuvres n'atteignent jamais l'ampleur du monument aux morts de Libourne, son style se fait plus personnel, plus serein et plus original. C'est au Maroc que son art trouve sa maturite.
Moreau realise des sculptures pour plusieurs eglises au Maroc, dont celle d'Ifrane sur commande de l'épouse du general Juin, il se voit egalement confier la creation du monument aux morts du lycee Gouraud de Rabat, ou il est professeur de dessin entre 1930 et 1944 ainsi que celle d'un buste du sultan Mohammed V.
l’histoire du Lion d’Ifrane s’est toujours cantonnee derriere une enigme, pourquoi un Lion?
peut-etre, car une roche vive naturelle qui se trouvait sur place, et qui au depart avait des allures rappelant un lion?
peut-etre, car la position dans laquelle se tient ce lion sculpté rappelle plus ou moins la pose des lions de la cour du meme nom de l’Alhambra de Grenade en Espagne?)
Le Lion a etait Sculpté entierement dans le roc a la fin du printemps de 1930.
Soly Anidjar