Du IX° au XV° siècle, une forme particulière de la musique arabe s'épanouit dans les cours de l'Espagne musulmane. On la nomme aujourd'hui arabo-andalouse. La tradition de cette musique non écrite se perpétue jusqu'à nos jours dans les villes du Maghreb. L'apparition de cette musique est liée à l'installation en Espagne d'une forte personnalité: Abderrahman Ibnou Nafaa, surnommé Ziryab (Oiseau noir). Ce musicien oriental extraordinaire dut fuir la cour de Bagdad et la jalousie de son maître Ishak Al Maousili, qui pris ombrage de son élève auprès du calif Haroune El Rachid et l'obligea à s'expatrier. Ziryab arriva à la cour de Cordoue en 822 et il y imposa un certain nombre d'innovations. Il inventa le système des noubas. Ce musicien de génie a à son actif plusieurs prouesses : ajout de la 5ème corde du luth, connaissance par coeur de plus de 10000 pièces ...
Avant ce génie, entre le IX° et le X° siècle, des savants arabes comme Al-Kindi, Al-Farabi et Ijwan As-safa, ont participé au développement de cette science. En Andalousie, elle sera développée au XII° siècle par le grand musicien arabo-andalou Ibn-Baya.
Les contacts entre les deux rives de l'occident pendant longtemps épisodiques, s'intensifièrent aux derniers siècles arabes en Andalousie et les vagues d'émigration vont installer au Maroc des familles fières de leur héritage andalou qui connaîtra des adjonctions et des adaptations locales. Le résultat, sur le plan musical, a été, ce qu'on a coutume de nommer la musique andalouse marocaine (Al-Ala).
Cette dernière, bien que reposant sur des règles très strictes, est une musique non écrite se transmettant oralement de maître à élève. Bien avant la chute de Grenade, de nombreux musiciens musulmans s'étaient repliés en Afrique du nord. La tradition musicale arabo-andalouse s'y est développée jusqu'à nos jours, particulièrement dans les villes ayant accueilli les réfugiés espagnols (Tetouan, Tanger, Fès...). C'est au contact de l'ensemble de ces villes que l'on peut donc retrouver les mélodies et rythmes de ces musiques.
Malheureusement une bonne moitié des 24 Noubas, bases du répertoire, a aujourd'hui disparu.
Même si la relation entre la musique arabo-andouse et un certain nombre de chants espagnols est discuté, quelques ressemblances ont été établies: entre le Mawwal Sika et la Solea, le Mawwal Sahli et la Milonga etc. En Galice, un genre musical est connu sous le nom de Alala, alors que dans le répertoire des nubas, Al-Ala signifie musique instrumentale.
La Nouba est un ensemble d'oeuvres musicales, vocales ou instrumentales, en relation sur un thème principal qui lui donne son nom et s'ordonne dynamiquement grâce à différents mouvements rythmiques (mizane).
Malgré la prédominance de la voix, la musique andalouse marocaine a connu un nombre important d'instruments de musique dont certains sont tombés en désuétude. Dans cet ensemble apparaissent successivement : Al Oud (le luth), le rbab, la tar (tambourin), la darbuka, la kamanja kbira (alto), et la kamanja sghira (violon). El oud aujourdhui utilisé est le luth égyptien à six cordes. Le rbab tient le registre grave dans l'orchestre, il trace grossièrement la ligne mélodique et joue un rôle particulièrement efficace lors du silence des autres instruments. Le rbab est un instrument noble qui est souvent tenu par le chef d'orchestre.
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