michelle
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| Sujet: JEAN DE LA FONTAINE LE HEROS DE MON ENFANCE Dim 24 Mai - 21:09:46 | |
| JEAN DE LA FONTAINE LE HEROS DE MON ENFANCE
Poète français considéré comme le plus grand fabuliste de l'époque classique. On le compare alors à Esope et Phèdre. Il s'inspire des fables de ces derniers pour écrire une partie des siennes, publiées en douze livres de 1668 à 1693. Est-ce le plus grand poète français ou le plus français de nos grands poètes ? La célébrité de Jean de La Fontaine – indéniable – occulte souvent d’irritantes questions qu’on retrouve en filigrane, d’une époque à l’autre, dans les innombrables études qui lui sont consacrées. Par exemple, celles-ci : doit-il sa gloire à l’habitude que nous avons prise d’utiliser ses fables à l’école ou s’agit-il d’un malentendu nous cachant sa vraie grandeur, qu’il faut chercher dans la « poésie pure » ? Est-ce un professeur d’opportunisme ou même d’immoralité politique, comme l’ont affirmé tour à tour Rousseau, Lamartine, Breton ou Eluard, ou un opposant courageux qui s’est dressé contre l’instauration de l’absolutisme ? Faut-il regretter avec Valéry qu’il n’ait pas écrit deux ou trois fables de plus au lieu de ses contes à l’« érotisme glacé » ? Les douze livres de ses Fables ne sont-ils qu’un polypier de poèmes capricieusement accrochés les uns aux autres ou s’agit-il d’un jardin aux itinéraires soigneusement ménagés, comme ces bosquets à secrets que Le Nôtre dessinait à la même époque ? Comment se fait-il enfin que le mot inimitable revienne si souvent pour caractériser le ton de La Fontaine alors que la plus grande partie de son œuvre est composée – au sens exact du mot – d’imitations ?
« J’aime le jeu, l’amour, les livres, la musique... »
Les parents de La Fontaine sont des bourgeois aisés : sa mère est veuve d’un négociant de Coulommiers, son père maître des Eaux et Forêts à Château-Thierry. L’atmosphère familiale est perturbée par des problèmes d’intérêt qui se retrouveront tout au long de la vie du poète. L’enfant semble avoir été élevé par deux mères, la vraie, qui a trente-neuf ans à sa naissance, et une charmante demi-sœur de huit ans. Image double de la femme qui réapparaîtra souvent dans ses rêveries.
LE CORBEAU ET LE RENARD
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’on devait en ces temps nommer le Grand Voleur Celui qui pour sept ans pourrait tout à loisir Piller, voler, tricher, dérober et mentir. Notre Maître Corbeau, toujours plein de candeur, Se demandait vers qui tomberait son suffrage. Notre Renard revint lui servir un fromage. « Rebonjour Monseigneur, que vous êtes joli, Que vous me semblez beau ! Sans mentir mon ami Vous êtes de ces bois, l’hôte le plus chanté ! » « Me prends tu pour un sot » lui répondit l’oiseau Il y a trop peu de temps que tu m’as pigeonné Pour que je puisse encore avaler tes propos. » « Mais plus rien n’est pareil » s’indigna le matois « Je reviens pour t’offrir de quoi raser gratuit. » « Au sujet du gruyère que tu me dérobas ? » Questionna le corbeau. « Je ne te l’ai pas pris, Juste un peu emprunté. Si tu votes pour moi C’est mille et cent fromages que je vais te donner Camembert onctueux, pyramide cendré, Livarot au lait cru, comté au goût de noix » Et la voix du corbeau dans l’urne du flatteur S’ajouta aux bernés qui l’avaient déjà cru. On décompta les votes ; le mystificateur, Goupil le beau parleur, se retrouva élu. Promesses s’envolèrent ; Corbeau toujours cocu
Le Corbeau et le Renard
Maître Corbeau, sur un arbre perché, Tenait en son bec un fromage. Maître Renard, par l'odeur alléché, Lui tint à peu près ce langage : "Hé ! , Monsieur du Corbeau. Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau ! Sans mentir, si votre ramage Se rapporte à votre plumage, Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois. " A ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie ; Et pour montrer sa belle voix, Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie Le Renard s'en saisit, et dit : "Mon bon Monsieur, Apprenez que tout flatteur Vit aux dépens de celui qui l'écoute : Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. " Le Corbeau, honteux et confus, Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.
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