Le chrysanthème a gardé au creux de ses pétales
un peu du mystère de sa patrie d'origine, Le Japon.
Pourtant face à la fuite du temps , il favorise la constance dans les sentiments.
Blanc, il prédit « vous aimez le vrai, vous avez raison,
vous y trouverez un succès durable »
. Rose, il s'engage: « mes sentiments pour vous n'auront point de fin ».
Jaune, il recommande l'optimisme et,
violet, il ordonne: « pensez constamment à moi ».
La fleur d'or, comme l'indique son nom venu du grec,
illumine nos brouillards de novrembre.
Elle est entrée sur la pointe des pieds dans l'Europe du XV11e siècle
sous forme du tout petit chrysanthème pompon.
Le premier chrysanthème « à grandes fleurs » sera,
quant à lui, rapporté d'Orient en 1789 par un Marseillais,
voyageur curieux de plantes.
Mais c'est à la Belle Époque qu'il connaît la gloire avec la vogue du style japonais.
Cet emblème national du pays du Soleil Levant devient un leitmotiv de l'Art nouveau.
Sculpté dans la pierre, il décore les immeubles de Paris
comme les premiers gratte-ciel de New York.
Il se brode sur les kimonos, figure sur les estampes,
s'épanouit dans les salons tout autant que sur les tombes
et la peinture impressionniste Berthe Morisot l'accroche noir,
au décolleté de sa Jeune fille au bal.
Aujourd'hui, le chrysanthème ne se réserve plus à la fête de tous les saints
mais commence à retrouver sa juste place dans la maison.
Chrysanthemum «Pensez sans cesse à moi»