Le baptême c'est comme les antibiotiques, pas automatique.
Ou selon les mots de l'évêché de Loire-Atlantique : "On ne s'adresse pas à une paroisse comme on va faire ses courses au supermarché".
Telle fut, en substance la réponse du diocèse de Nantes après le refus d'un curé de baptiser un nouveau-né.
Cette histoire est racontée dans Ouest-France dans son édition du 12 février.
C'est celle d'une maman de 37 ans "bouleversée" et qui a "très mal" parce que l'homme d'église n'a pas voulu administrer le sacrement à son bébé.
Motif invoqué par le journal : "Sa fille aînée n'est pas inscrite au catéchisme".
"Non, ce n'est pas aussi caricatural que ça", insiste-t-on au diocèse de Nantes
La peur de mettre la tête sous l'eau
"Accueillir un enfant au sein de l'Eglise est toujours une bonne nouvelle, explique, le sourire dans la voix René Pennetier, vicaire-épiscopal de Nantes, mais toute demande de baptême mérite un dialogue avec les parents puisque le bébé ne peut le faire seul...
Il est important de discuter avec eux pour voir comment cette première démarche va être suivie..." Et de terminer par un constat : "Dans la société civile, avant d'adhérer à un club, on discute avant avec ses adhérents pour connaître les activités. Quand on adhère à une institution, il faut en respecter les règles".
Ça serait comme s'inscrire à un club de plongée mais refuser de mettre la tête sous l'eau par peur.
Lors de cette discussion, le curé demande ainsi aux parents s'ils ont, pour leur fille aînée de neuf ans, un souci d'éveil à la religion, et notamment si l'enfant va au catéchisme, "une éducation à la foi des Chrétiens", rappelle René Pennetier. La réponse des parents : non, elle ne veut pas et on respecte sa décision
Baptême à tout âge
"Pour lui (le curé), il fallait que nous fassions un petit pas pour qu'il en fasse un grand. Mais je n'ai pas voulu céder et imposer quelque chose à ma fille", raconte la mère dans le journal Ouest-France.
"Est-ce raisonnable pour les parents de faire de la liberté de leur enfant un absolu", se demande le vicaire-épiscopal. Et de s'interroger : Et si la petite décrète un jour qu'elle ne veut plus aller à l'école parce qu'elle n'aime pas ça ?"
Après des mois de discussions et le refus intangible du curé de baptiser leur bébé, les parents se sont tournés vers l'épiscopat.
En vain.
Soutenant la décision du prêtre, le diocèse leur a envoyé une lettre.
C'est René Pennetier qui l'a écrite. "De mémoire, je leur ai dit : 'Si pour vous la liberté de votre enfant est absolue, n'imposez pas à votre bébé un baptême qu'il n'a pas demandé mais offrez lui la possibilité de demander quand il sera en âge de décider."
Sa missive a été postée il y a plus de deux mois. A ce jour, le diocèse n'a pas reçu de réponse.
le couple a depuis fait une demande de baptême civil.
Le diocèse de Nantes rappelle, lui, qu'on peut être baptisé à tout âge.