L'édito de Haim Nisenbaum : “Quand entre le mois d’Adar...”
«Certaines phrases sonnent comme des fanfares de victoire et des cris d’allégresse.
Elles montent avec les couleurs dansantes des plus grands feux de joie : “Quand entre le mois d’Adar, on multiplie la joie”. Voici, en effet, que le nouveau mois se présente à nous et l’évènement dépasse largement les considérations de calendrier.
Le mois d’Adar possède une lumière intérieure particulière. Eclairé, dès son début, par la fête de Pourim à présent si proche, il est une période où le temps est comme transfiguré par une joie infinie. Il est celle où,
selon l’expression du livre d’Esther, tout “fut transformé”. Il faut s’en souvenir : alors que l’ennemi des Juifs,
Haman, pensait faire de ce mois celui de leur disparition, il devint celui de leur victoire. Et ce fut leurs ennemis qui subirent le terrible sort qu’ils voulaient leur infliger. Cette transformation brutale du drame annoncée en allégresse étend ses effets sur l’ensemble du mois. C’est pourquoi celui-ci prend, dès son ouverture, cette coloration particulière d’espoir et de bonheur, jusque dans les temps troublés.
Cette notion est si étonnante que nos Sages en ont tiré une recommandation étonnante: si un homme a un litige qui doit être réglé devant la justice, qu’il reporte l’examen de cette affaire au mois d’Adar car c’est là un mois propice.
Tout se passe comme si ce mois était décidément porteur d’une puissance qui n’appartient qu’à lui et change tout ce qu’il touche. Alors que nous entrons dans cette période nouvelle, c’est cette approche différente qu’il convient d’avoir ; certes, l’espoir peut sembler ne pas toujours être au rendez-vous de
la vie quotidienne et le bonheur sans nuages quelquefois un peu trop absent, cependant Adar nous introduit dans une autre dimension : celle où le meilleur possible est la seule éventualité admissible.
Forts d’une telle certitude, nous avançons sans hésiter dans les jours qui viennent. Ils nous conduisent vers une lumière sans fin et nous savons que celle-ci, par nature, ne peut que continuer de nous conduire de victoire en victoire jusqu’à la plus belle et la plus nécessaire de toutes : la venue de Machia’h.
Haim Nisenbaum