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La pomme de Alia Empty La pomme de Alia

Dim 24 Mai - 20:45:47
C'est l'histoire de la fille du sultan et n'est sultan que Dieu le tout puissant.

Son père ne voulait pas la marier. Il voulait la garder auprès de lui. C'est ainsi qu'il pensa à un stratagème pour ne point accorder sa main. Le jour où un prétendant se présenta à lui, il lui dit : « Si tu veux que je te donne ma fille, il faut que tu m'apportes la pomme de Alia, la fille de Mansour, qui vit au- delà des sept bhours ». Le prétendant alla voir le debbar [2] afin qu'il lui trouve une solution. Après un moment de réflexion, ce dernier lui dit :
« Ecoute-moi… Je te promets et je te le jure… Tu rapporteras la pomme de Alia la fille de Mansour, mais à condition que tu me donnes quelque chose à toi en échange ».
« Mais je te donnerai tout ce que tu voudras, trouve-moi seulement la solution » répondit le pauvre homme d'une voix implorante.
« Alors donne-moi une de tes oreilles et je te dirai ce qu'il faudra que tu fasses ».

Le prétendant accepta et donna son oreille au debbar qui lui dit :
« Va trouver sept beaux morceaux de viande et ensuite va voir l'aigle qui niche à tel endroit. Dis-lui de t'emmener au delà des sept mers et qu'en échange tu le nourriras durant tout le voyage, dis-lui bien que c'est pour rapporter la pomme de Alia la fille de Mansour, il acceptera. » Le prétendant courut vers l'aigle avec les sept morceaux de viande. Le marché fut conclu, l'aigle l'emmena et il revint très vite avec la pomme de Alia, la fille de Mansour qui vit au - delà des sept bhours. Il accourut chez le sultan, heureux, lorsque celui-ci lui dit :
"Ecoute mon fils. Il y a un autre prétendant à qui j'ai demandé l'impossible… Mais il faut quand même attendre… On ne sait jamais. " Au deuxième prétendant, il fut demandé de rapporter une stère de bois sur le dos du lion. Comme le premier, il alla demander au debbar de l'aider à réaliser cet exploit. Et comme le premier, le debbar lui demanda une oreille en échange de ses conseils. Il la lui donna et l'autre lui dit :
"Choisis le plus beau des moutons. Egorge-le, dépèce-le, et place-le devant la tanière du lion. Fais ceci durant sept jours et ensuite tu verras". Ce deuxième prétendant suivit à la lettre les paroles du debbar. Le septième jour, il entendit le berrah [3] crier :
" Ô hommes ! Le roi de la forêt vous dit que celui qui l'honore chaque matin de ce festin si somptueux se fasse connaître ! Tous ses désirs seront exaucés." Le prétendant alla se présenter au lion et lui dit :
" Ô Roi de la forêt. Je veux épouser la fille sultan et celui-ci me demande l'impossible."
"Que veut-il ? Dis-le moi", lui répondit le lion.
"Pardonne-moi" Ô lion, mais il voudrait que je rapporte une stère de bois sur ton dos".
"Hem ! dit le lion. J'ai promis que j'exaucerai les désirs de celui qui m'a bien si bien nourri pendant sept jours. Je n'ai qu'une parole, alors allons-y !"

Et il alla avec lui jusqu'au sultan, une stère de bois sur son dos… Mais le sultan lui apprit qu'il y avait un autre prétendant à qui il avait demandé l'impossible et qu'il fallait attendre. A ce troisième, il fut demandé de rapporter le lait de la lionne dans une outre faite avec la peau de son lionceau. Comme le premier et le deuxième prétendant, il courut vers le debbar et lui dit :
Ô ! Debbar, aide-moi, je te donnerai une oreille et même deux."
"Une seule suffira, lui répondit-il. Pendant sept jours, tu offriras un festin à la lionne qui est à tel endroit … Elle vient de mettre bas… Au septième jour, elle acceptera de te donner du lait, elle en aura plus qu'assez pour ses petits. Lorsqu'elle sera repue et qu'elle s'endormira profondément, tu iras lui dérober un des siens. Emmène-le chez toi, égorge-le, et travaille sa peau pour en faire une outre. Tu y mettras le lait." Ce troisième prétendant fit exactement ce que lui conseilla le debbar et sept jours plus tard il accourut chez le sultan tenant l'outre pleine de lait. Le sultan discutait avec un quatrième prétendant… Pendant ce temps, le debbar montait sur son âne, à l'envers, se promenant en ville et chantant :
"Han ! Han ! Han ! Han ! Je fais partie de la famille du sultan !" Le sultan ayant écho de ces dires, ordonna qu'on ramena ce fou jusqu'à lui, sur-le-champ, afin qu'il mette fin à sa vie. On le lui ramena… Tous les prétendants étaient là... Alors, le sultan s'adressant au debbar, lui dit :
"Toi qui prétends faire partie de ma famille, sais-tu que tu vas mourir aujourd'hui. Regarde ces hommes ! Ils ont tous accompli l'impossible et je n'ai accordé la main de ma fille à aucun d'eux. Et toi !… Toi qui ne t'es même pas présenté à moi, tu prétends faire partie de ma famille ! As-tu quelque chose à dire avant de mourir ?" C'est alors que le debbar lui répondit :
" Ô sultan ! Si ce n'était moi, jamais celui-là n'aurait rapporté la pomme de Alia, la fille de Mansour qui vit au-delà des sept bhours. Et celui-ci, c'est moi qui lui ai expliqué ce qu'il fallait faire pour rapporter une stère de bois sur le dos roi de la forêt. Et cet autre-là, c'est encore moi qui lui ai montré ce qu'il fallait faire pour apporter le lait de la lionne dans une outre faite avec la peau de son lionceau !"

Les autres s'écrièrent :
" C'est faux… Ce n'est pas vrai… C'est un menteur et un vantard… Il faut le punir sur-le-champ ! »
« J'ai la preuve de ce que je viens de dire, dit le debbar. Ô mon sultan ! Si vous le voulez bien, vérifiez s'il ne manque rien à ces hommes. »

Le sultan s'empressa de le faire et découvrit qu'effectivement il manquait une oreille à chacun d'eux. Le debbar sortit les trois oreilles d'une petite boite expliquant qu'il en avait demandé une à chacun, en échange de ses conseils avisés pour accomplir chacun des exploits. Et il ajouta : - "Ne suis-je pas le plus méritant ? J'ai prouvé que je pouvais accomplir tous les exploits possibles sans même risquer ma vie. Je pourrais donc m'occuper de votre fille, exaucer tous ses désirs, et les vôtres aussi, toute votre vie durant. N'est-ce-pas suffisant pour que vous m'accordiez sa main ? Ô mon sultan !" Le sultan accepta et maria enfin sa fille en se disant qu'il ne trouverait jamais un homme aussi rusé et aussi intelligent que celui-ci.
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